Quels accompagnants pour les Dys à la rentrée?

Quels accompagnants pour les Dys à la rentrée ?

En 2022, la FFDys avait lancé un signe d’alerte suite au rapport commun de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et de l’inspection générale des finances (IGF) sur l’école inclusive publié le 7 décembre 2022, qui invitait à reconsidérer la place des assistants des élèves en situation de handicap (ESH)1. La FFDys craignait en effet que ce rapport soit uniquement motivé par la seule diminution du coût de l’accompagnement, dans le mépris le plus total des droits et des besoins de ESH. Elle rappelait par ailleurs, les dysfonctionnements au sein des Pials qui se sont centrés, dans certaines académies, sur la rentabilisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap par une mutualisation accrue qui s’est faite aux dépens des élèves qui disposent de moins d’heures d’accompagnement individuel.

Les nouvelles propositions du gouvernement faites à la Conférence Nationale du Handicap du 26 avril 2023, n’ont pas rassurées les associations qui s’inquiètent des changements majeurs qu’elles entraîneraient dans la prise en charge et les droits des élèves en situation de handicap. Le gouvernement envisage en effet, de supprimer le statut actuel des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) pour les fusionner avec les assistants d’éducation (AED), créant ainsi les « assistants à la réussite scolaire » dont les missions auprès des élèves en situation de handicap ne sont pas définies.

Le Ministre Gabriel Attal qui « faisait sa rentrée » sur l’Ile de la Réunion, a annoncé la création de 180 postes d’AESH supplémentaires et indiqué que le gouvernement œuvrait pour « de rendre le métier d’AESH « moins précaire », notamment avec des contrats de meilleure qualité et une rémunération plus élevée. » Pourtant, dans cette académie, où près de 8000 jeunes scolarisés sont en situation de handicap, les familles et les syndicats enseignants constatent que « les 2700 AESH que compte actuellement l’académie de La Réunion sont loin d’être suffisants, d’autant plus que le nombre de jeunes en situation de handicap, pour cette rentrée, est en augmentation de 9% par rapport à 2022 (source: Réunion La 1ère JCTS / NLT / FM • Publié le 17 août 2023 à 12h00).

Thibaut, 20 ans Multidys, scolarisé en BTS à la Réunion, a dû abandonner ses études en BTS, faute d’accompagnant. Il témoigne :

« J’étais au bord de la dépression parce que c’était très complexe », se rappelle le Bénédictin, qui a tout de même fini son année, mais « pas sans séquelles », commente son père Jean-Claude. « Ça a été dramatique au départ, on a été obligés de repartir à la case psychologue ».

Le père de Thibaut, président de Dys Semblable fait aussi le constat que connaissent bien toutes les familles de Dys, à chaque rentrée : il faut reprendre « le parcours du combattant » suspendu pendant quelques semaines de vacances et expliquer à chaque enseignant la situation de son enfant, et les conséquences des troubles Dys sur les apprentissages et la vie quotidienne…

1 – https://www.education.gouv.fr/la-scolarisation-des-enfants-en-situation-de-handicap-343648

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