La première condition à la réussite de la scolarisation d’un enfant dys commence par l’établissement du diagnostic et la reconnaissance de son handicap : la FFDys pense que l’école doit être au cœur du dispositif de repérage des enfants dys, préalable au diagnostic, et demande que cette mission soit explicitée.
Amélioration de l’accessibilité de l’école
La réponse aux besoins de scolarisation de ces enfants ne peut se résumer à un accompagnement individuel. Aussi la FFDys adhère au rapport du CNCPH sur la nécessité de rendre l’école plus accessible.
L’enseignant n’étant pas le seul acteur permettant l’inclusion effective de l’enfant au sein de l’école ordinaire, les autres personnes ressources doivent également être formées et leur nombre adapté aux besoins. L’organisation de ces ressources devra être améliorée.
L’accessibilité de l’école ne concerne pas seulement l’accès au cadre bâti : l’accès aux apprentissages est au cœur des préoccupations de la FFDys. Son amélioration nécessite d’adapter de façon cohérente la pédagogie, le contrôle des connaissances et les examens, et le matériel et les supports pédagogiques mis à disposition des enfants. La FFDys propose la mise en place d’un groupe de travail dont la mission serait d’organiser l’adaptation des matériels et des supports pédagogiques, en particulier à travers leur mise disposition sous forme électronique ; cela concerne non seulement les manuels scolaires adaptés, mais aussi tous les supports en usage à l’école : supports de cours, devoirs à la maison, livres étudiés en classe … (Nota : avancer dans ce domaine nécessitera sans doute une révision de la loi sur les droits d’auteur qui apparaît régulièrement comme un point de blocage des initiatives).
Ainsi, dès lors que l’enfant n’a pas de besoins de compensation (matériel financé, accompagnement, rééducations …), il pourrait ne pas se rendre à la MDPH. Les PAI ayant montré dans certains cas leur limite : en l’absence de réponse adaptée, les enfants se retrouvent en situation de handicap, ce qui aurait pu être évité en intervenant de façon plus appropriée et plus précoce. C’est pourquoi la FFdys a demandé une réponse appropriée pour ces enfants : un plan d’accompagnement personnalisé.
Accompagnement humain
Une fois cette accessibilité effective, certains enfants ont toujours besoin d’un accompagnement individuel : aide à la reformulation (consignes, cours, …), à la mémorisation, au repérage dans l’espace, à la prise de notes, à l’organisation du travail, à la compensation de la fatigabilité et de la double tâche… L’identification des réponses appropriées nécessite une évaluation précise des besoins de chaque enfant.
Evaluation des besoins des enfants
La FFDys affirme que l’enfant est au centre de la problématique de l’accompagnement et que la première étape de la réflexion doit tenir compte de l’enfant. Pour cela, il faut bien sûr une vraie évaluation de ses besoins. Celle-ci est de la responsabilité de la MDPH et plus précisément de l’équipe pluridisciplinaire. Celle-ci doit accueillir toutes les compétences nécessaires à une évaluation très fine des différents besoins, qu’il s’agisse d’accessibilité ou de compensation. La FFDys demande que les différents types de besoins soient recensés au sein d’une liste de référence par un groupe de travail composé des associations, d’experts, de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie ….
Formation des enseignants
L’inclusion de l’enfant dys à l’école ordinaire commence par une meilleure réponse des enseignants à ses besoins particuliers.
La FFDys demande que la formation soit renforcée et améliorée, et pour cela :
- Que tous les enseignants soient formés au handicap et que la formation aux troubles dys y soit clairement identifiée. Elle soutient l’idée que la scolarisation des enfants en situation de handicap doit être intégrée dans le concours d’accès au métier d’enseignant.
- Que tous les enseignants concernés puissent suivre à la rentrée, et en fonction du handicap de l’enfant accueilli en classe, une courte formation.
- Qu’une formation d’enseignant spécialisé sur les troubles dys soit mise en place (et dans la continuité, la création de CLIS et ULIS spécialement adaptées aux enfants dys).
L’école inclusive signifie que c’est à l’école de s’adapter à l’enfant et non l’inverse. En proposant des réponses diverses on pourra répondre au plus près aux besoins de chacun. Cela signifie qu’il faut être capable d’évaluer ces besoins et de proposer des adaptations et des aménagements à la scolarité individualisés.