L’ESSentiel – 14 avril 2021 – Inclusion numérique: les Dys loin d’être disqualifiés 

 

L’ESSentiel - 14 avril 2021 - Inclusion numérique: les Dys loin d’être disqualifiés 

Qu’ils soient dyslexiques, dyspraxiques ou encore dysorthographiques, 10 % des Français seraient touchés par des troubles dys. Pourtant répandus et reconnus comme handicap, ces troubles des apprentissages sont encore peu pris en compte. Mais depuis plusieurs années, des solutions numériques, véritables outils d’inclusion, émergent.

Les Dys ? C’est le mot qui vous a sûrement interpellé dans le titre de cet article. Pourtant, les Dys, c’est à dire des personnes touchées par des troubles cognitifs spécifiques, sont nombreux en France, près de sept millions.
Ils ont des problèmes de lecture, de calcul ou encore de motricité, autant de facteurs. Cela entravent leur intégration sociale, scolaire ou professionnelle. Mais les évolutions numériques récentes leur ont permis de pallier leurs difficultés. D’après une enquête du CREDOC, réalisée en 2019, 95 % des Français possèdent un téléphone portable, contre 4 % en 1997. 76 % possèdent un ordinateur, contre 19 % en 1997. Une montée en puissance de l’informatique qui aurait pu se transformer en obstacle pour eux, mais qui est, finalement, devenue une chance.
Une chance, que l’on doit à des professionnels qui œuvrent pour rendre internet toujours plus accessible aux Dys. Applications, ateliers ou formations, un bon nombre de solutions d’insertion ont vu le jour ces dernières années. Pour les enfants Dys, comme les adultes, lorsque l’informatique est bien adaptée à leurs besoins, elle devient souvent un allié précieux. Récit d’une inclusion positive pour un numérique plus solidaire…

Les Dys : des troubles des apprentissages
Yoann, diagnostiqué dyslexique à 14 ans : « C’est là qu’a débuté mon combat. »
Yoann, 28 ans, habite à Paris et a été reconnu dyslexique à 14 ans. « Plus jeune, il y avait déjà des signes. Mais j’ai été diagnostiqué en classe de 4e seulement, c’est assez tard. C’est là qu’a débuté mon combat. » Dès lors, le jeune homme se fait accompagner par un orthophoniste pendant une dizaine d’années. « Ça m’a énormément aidé. On travaillait sur la rééducation de mes troubles. » Mais rien n’y fait, la dyslexie reste une épine tenace dans le pied de Yoann.
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« Tant qu’on ne comprendra pas que c’est un vrai handicap, on n’y arrivera pas »
Laetitia Branciard
est vice-présidente de la Fédération Française des Dys (FFDys) et présidente de la commission « accessibilité exception handicap » au ministère de la Culture. D’après elle, la France est en retard sur la question du dépistage et de l’intégration des dys : « On a mis très longtemps à avoir une prise de conscience au sujet des troubles cognitifs. Beaucoup de personnes ne sont pas diagnostiquées, notamment les générations de plus de 30 ans. » En 2002, le ministère de l’Éducation s’est attaqué au problème et a mis en place le plan langage, un dispositif national pour comprendre, dépister et accompagner ces troubles à l’école. « L’intérêt pour les dys est assez récent. Les pays européens qui nous entourent l’ont fait il y a 25 voir 30 ans. »

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Des logiciels d’adaptation, pour plus d’intégration
Pour rendre le numérique plus accessible, plusieurs logiciels d’adaptation de texte, spécialement destinés aux personnes Dys, se sont développés ces dernières années. Parmi ces innovations, Dys-vocal est particulièrement utilisé dans le milieu éducatif. Son créateur, Patrice Dosset, est père d’un enfant handicapé atteint de Dys. « Il y a dix ans, je ne trouvais pas ce que je voulais pour aider mon enfant. J’ai donc développé mon propre logiciel, que j’ai amélioré au fil des années. »
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Accompagner les salariés, sensibiliser les entreprises
Des professionnels du secteur œuvrent également pour favoriser l’intégration des personnes Dys. C’est le cas de l’entreprise Digital Inclusif, qui propose d’accompagner les salariés touchés par ces troubles et de sensibiliser les entreprises à leurs besoins. Guidé par son fondateur, Lucas Akli-Pasquet, lui-même dyslexique, l’entreprise organise des sessions de prise en main d’outils numériques spécialisés. « Nous travaillons avec les salariés atteints de dys pour évaluer leurs besoins et leur présenter des logiciels sur-mesure », explique le fondateur. « Grâce à notre expérience, nous leur apprenons à utiliser au mieux ces nouvelles technologies. »
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Stimuler les enfants Dys grâce à des ateliers ludo-éducatifs
Pour aider les enfants Dys et leur permettre d’évoluer au mieux, CrocosGoDigital a développé des ateliers ludo-éducatifs comme thérapie digitale. André Oucharif, business developper de l’entreprise explique : « L’objectif de ces formations, qui mixent les nouvelles technologies et les neurosciences, est de permettre au plus grand nombre de compenser leurs troubles. L’idée est de stimuler les fonctions cognitives grâce à l’apprentissage de la programmation, l’électronique, la vidéo… »
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Une école adaptée, pour former les dys aux métiers du numérique
Des écoles peuvent aider les personnes atteintes de troubles cognitifs à exploiter leurs capacités numériques et s’insérer dans le monde du travail. C’est le cas d’Handigital, qui regroupe trois pôles de formation situés à Grenoble, Lyon et Chambéry. « Nous accueillons des profils très variés et atypiques, atteints de différents handicaps, dont les troubles Dys », rapporte Karine Meyer, responsable de développement chez Handigital.
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La Journée Nationale des DYS
Institutions, associations, parents d’élèves ou entreprises, de nombreux acteurs s’attèlent à la (re)connaissance de ce handicap. Les troubles Dys ne disparaissent pas avec l’âge, mais il est possible de mettre en place des solutions pour en atténuer les effets, et ainsi, apprendre à vivre avec. Grâce aux innovations numériques, aux ateliers de développement et à certaines formations, la situation des Dys en France évolue. Mais, comme l’explique la FFDys, une prise de conscience politique, éducative et collective est nécessaire.
Un important travail de sensibilisation reste à faire, et c’est d’ailleurs dans cette optique que la FFDys a créé, en 2007, la Journée Nationale des DYS. Elle a lieu tous les 10 octobre (10/10). L’objectif? Mobiliser, interpeller et informer, le grand public comme les professionnels, sur ces troubles. L’enjeu de ces prochaines années sera d’introduire la problématique des Dys au cœur du débat public.
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Inclusion numérique : les Dys loin d’être disqualifiés

14 avril 2021 • Par Lisa Domergue et Camille Da Silva