Comment aider un enfant « dys » à avoir confiance en lui ? – Stephanie Iannuzzi – Parole de Mamans
Les enfants souffrant d’un trouble “dys” peuvent être démotivés face à la difficulté de suivre une scolarité normale. Voici cinq conseils pour les aider à regagner confiance en eux…
Comment aider un enfant « dys » à avoir confiance en lui ? • Article de Stephanie Iannuzzi
Les enfants passent une grande partie de leur temps à l’école et dans des situations d’apprentissage. Quand ces apprentissages sont difficiles, dans le cas par exemple d’enfants avec un trouble « dys », ils passent donc une grande partie de leur temps en difficulté voire en échec. Nous savons tous que les situations d’échecs répétés sont néfastes pour la confiance en soi. Il est donc primordial de pouvoir accompagner ces enfants afin de les aider à reprendre confiance en eux. Voici 5 idées.
Adapter son discours
On ne se rend pas toujours compte de l’impact de nos paroles et de l’importance de mesurer ses mots. Ainsi, il est très utile de bannir de nos discours les « jamais », « toujours », « tu es bête », « tu es méchant », etc.
Prenons un exemple : votre enfant a perdu sa gourde et vous lui dites : « c’est toujours la même chose avec toi, tu perds toujours tes affaires, tu ne fais jamais attention… ». Dans cette situation, il serait préférable de lui parler de cette situation spécifique et de lui dire, par exemple : « tu n’as pas été attentif et tu as donc perdu ta gourde, que peut-on faire pour que cela n’arrive plus ou pour essayer de la retrouver ». Dans cet exemple, d’une part, on ne remet pas l’enfant en cause dans sa globalité mais uniquement ce comportement précis. De plus, en cherchant avec lui une solution, on lui montre qu’on a confiance en lui pour trouver une solution et pour qu’il s’améliore. En utilisant le « on », nous lui montrons aussi qu’on est présent pour l’accompagner dans les situations compliquées pour lui.
Moment spécial
Dans son programme d’entraînement aux habiletés parentales, Russel Barkley explique la nécessité de passer des moments spéciaux avec votre enfant. Ici, le moment spécial consiste à proposer à son enfant de choisir une activité (plutôt une activité où on est en interaction, éviter les écrans) et le laisser guider celle-ci. C’est l’enfant qui va pouvoir choisir les règles (s’il s’agit d’un jeu de société par exemple et qu’il souhaite en changer les règles, c’est autorisé) et le parent qui « suit ». Le temps est défini à l’avance: ce moment peut durer de 10 à 30 minutes et on peut mettre un minuteur qui sonnera la fin.
Dans ces moments, l’enfant n’a donc pas de contrainte, on ne lui parle pas des devoirs ou de la douche qu’il devra faire après, on essaie d’être pleinement présent maintenant avec lui et on ne lui impose pas de contraintes (à l’exception des règles de la maison qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent mettre fin à ce moment). L’instauration de ce moment permet entre autre à l’enfant de passer un moment sans obligation et de partager un temps agréable avec son parent sans remarques négatives et sans craintes de devoir accomplir une tâche.
Adapter les activités et les demandes
Avec un enfant en difficulté, nous avons souvent tendance à vouloir « le pousser vers le haut », « le stimuler ». Malheureusement, cela peut s’avérer contre-productif si l’activité choisie est trop complexe. L’enfant va alors se décourager et arrêter l’activité. De plus, il va avoir l’impression d’échouer à nouveau et son estime de lui risque encore d’être mise à mal. Choisissez donc des livres adaptés à son niveau de lecture, des activités manuelles qu’il peut réaliser seul, des sports dans lesquels il se sent à l’aise. De même, vos attentes et demandes vis-à-vis de votre enfant doivent être adaptées à son niveau et non à son âge. Pour cela, il est important d’observer votre enfant et d’entendre ses difficultés.
Valoriser votre enfant
On ne le dira jamais assez : complimentez, valorisez votre enfant à chaque réussite même si cela paraît normal pour vous. Votre enfant rentre de l’école et range ses chaussures et son cartable à la première demande : félicitez-le ! Et quand on félicite son enfant, on se limite à « je suis très content que tu aies fait cela ou réussit ceci, je suis très fière de toi. » Trop souvent, on a tendance à ajouter : « tu vois, ce n’est pas si compliqué, quand tu veux tu peux, etc. » Ces phrases annulent le compliment et renvoient à l’enfant ce qu’il fait mal les autres fois.
Éviter les punitions
Punir notre enfant ou le priver de quelque chose est contre productif et est néfaste pour sa confiance en lui. Il est toujours préférable de récompenser l’enfant quand il agit correctement que de le punir quand cela se passe mal. Ceci consiste en fait surtout à adapter son discours : « si tu fais tes devoirs directement, nous pourrons ensuite faire un jeu de société ou tu pourras regarder un peu la télé. » Cette phrase diffère très fortement de « si tu ne viens pas faire tes devoirs directement, tu seras privé de télévision ce soir. » Cela ne change en rien le programme de la soirée mais le vécu de l’enfant et de la famille en général est diamétralement opposé.
En résumé, pour aider votre enfant à reprendre confiance en lui, il est indispensable d’adapter votre discours et ses activités! Montrez-lui que vous avez confiance en lui et créer un climat agréable à la maison.
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Comment aider un enfant « dys » à avoir confiance en lui ?
par Stéphanie Iannuzzi, psychologue – neuropsychologue au Centre de Référence des Troubles des Apprentissages Toulouse, membre du comité scientifique de la FFDys.