La British Dyslexia Association a tenu sa 10ème conférence internationale à Oxford.

Du 10 au 12 mars, 600 participants ont assisté à une dizaine de conférences de chercheurs et des centaines d’ateliers sur tous les thèmes qui concernent la dyslexie mais aussi les troubles des apprentissages.

Les Specific Learning disabilities (troubles des apprentissages) ont ils des liens entre eux ? Peut-on avec des indices prédire l’apparition de difficultés scolaires ? Les présentations de ces journées internationales ont permis de proposer de pistes de recherche et de solution sur les grandes questions du moment et proposer des réponses pour les enfants et les adultes présentant ces troubles.

Ainsi Susan Gathercole de l’université de Cambridge rappelle que le recoupement des symptômes et les co-morbidités des troubles sont élevées. Une récente étude de l’unité Cognition et sciences du cerveau de cette université a montré que les aptitudes des enfants à apprendre étaient liées à leur capacités verbales précoces mais aussi que les compétences non verbales étaient corrélées avec le comportement et les aptitudes en mathématiques. Bref tout se tient ! Aussi, repérer précocement les premiers retards ou troubles dans l’acquisition du langage oral était déterminant.

Les journées d’Oxford ont montré que les débats d’experts continuent d’avoir lieu sur l’origine de la dyslexie. Ainsi, à Oxford, les approches phonologiques (lien entre le son et la lettre), portées par la britannique Ush Gowami et visuelles, par exemple de la française Sylvianne Valdois (CNRS) peuvent parfois encore s’opposer. L’équipe de la chercheuse de l’université de Grenoble présentait les résultats d’une recherche sur le lien entre la difficulté de concentration visuelle et l’apparition de la dyslexie. Des échanges passionnés ont suivi sa présentation. « C’est comme cela que la recherche avance » explique en souriant Sylviane Valdois.

Repérer les troubles des apprentissages chez tous les enfants.

Plus politique et très remarquée l’intervention en plénière d’Esther Geva de Université de Toronto a mis en avant les possibilités d’identifier les troubles spécifiques des apprentissages chez des enfants d’origine étrangère et pour qui la langue de l’école est une langue inconnue. La canadienne a montré qu’une meilleure connaissance des principes linguistiques des langues d’origine permettait de mieux comprendre l’origine de certaines difficultés. À titre d’exemple, Esther Geva explique qu’en chinois les articles définis n’existent pas. Les enfants ont donc des difficultés pour évaluer la pertinence de placer « le » ou « la » devant les noms. Ils ont donc tendance à sous-utiliser ou à sur-utiliser les articles. Ceci est un processus normal dans l’apprentissage de la langue. Mais la professeure du département de psychologie appliquée de l’université de l’Ontario montre aussi, sur la base de ses recherches que, quand ces enfants présente un trouble spécifique des apprentissages, il prend la même forme que ceux des nationaux. Ses études ont montré en particulier que ces difficultés survenaient au même moment du parcours.

Ateliers, échanges, experts

Les centaines de participants ont pris part aux ateliers sur des thèmes aussi variés que la santé mentale des étudiants dys, l’évaluation des adultes dyslexiques, les troubles d’apprentissages en prison en Pologne ou la création d’une chaine Youtube sur la dysphasie. Ces ateliers en petit groupe ont permis de faciliter les échanges et les rencontres.

Un salon de fabricants, éditeurs, écoles réunissait une trentaine de stands permettait de découvrir des solutions proposées dans tous les domaines pour les DYS. L’école de la Licorne (The Unicorn school) d’Oxford propose ainsi une prise en charge de tous les troubles DYS : (Dyslexia dyspraxia, dyscalculia, speech and language) dit la brochure en anglais.

Le représentant de la FFDys s’est félicité de rencontrer des étudiants chercheurs français venus de Marseille et de Poitiers pour écouter des experts du monde entier.

 

Les conférences principales ont été données par (Keynote speakers) :

  • Julia Caroll Coventry University UK
  • Susan Gathercole University Cambridge UK
  • Tom Nicholson University Auckland (NZ)
  • Esther Geva University of Toronto (CA)
  • Karin Landerl University of Graz (AU)
  • Donal Mc Compton (Flordia Center for readind research (USA)
  • Peter de Joung 5University of Amsterdam (NL)
  • Pr Elena Grigorenko Yale University (USA)
  • Pr Maggie Snoxling Oxford (UK)
  • Ush Goswani Cambridge (UK)
  • Pr Victor van Daal Edge Hill Univserity (UK)

 

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