Refus des aménagements aux examens: la FFDys tire à nouveau le signal d’alarme à quelques jours des épreuves.

Refus des aménagements aux examens: la FFDys tire à nouveau le signal d'alarme à quelques jours des épreuves.

Pendant ces périodes de ponts, où bon nombre d’entre nous commencent à se préparer pour leurs vacances d’été, des adolescents vivent de terribles périodes d’angoisse à l’approche des examens. Début avril, la FFDys, avait tiré la sonnette d’alarme pour signaler que, comme chaque année, de jeunes Dys se voient refuser des aménagements aux examens alors qu’ils ont bénéficié d’adaptations tout au long de leur scolarité.

Nous avons accompagné un certain nombre de familles dans leurs démarches, pour faire des recours et en intervenant auprès de la Défenseure des Droits, de la médiatrice de l’Éducation Nationale, de la cellule Aide handicap École ainsi qu’auprès des centres d’examens et rectorats concernés.

Malgré toutes ces interventions, certains jeunes n’ont encore aucune réponse à quelques jours du brevet des collèges et du BAC, ou reçoivent des refus suite à leur recours, pour des adaptations indispensables pour passer leurs examens dans les conditions équitables, prévues par la loi de 2005.

C’est le cas, par exemple de Mathieu (dont nous avons changé le prénom), qui se voit refuser l’aide humaine (secrétaire scripteur) et la dispense de la langue vivante B au baccalauréat, malgré ses multiples troubles Dys (dyslexie, dysorthographie, dysgraphie, ainsi qu’un trouble du déficit de l’attention) et les effets délétères d’un Covid long qui a entraîné des troubles cognitifs importants tels que des pertes de mémoire significatives, des difficultés de concentration, ainsi que d’autres symptômes tels que des douleurs musculaires, des problèmes d’insomnie, des paralysies et des maux de tête.

Anissa, multi Dys aussi, avec un trouble de l’attention et de l’hyperactivité, suivie par des spécialistes depuis l’âge de deux ans, a eu un parcours scolaire chaotique avec des changements d’établissements, quand ces derniers refusaient la mise en place d’adaptations pédagogiques, ou des périodes de déscolarisation. Au lycée, la famille est enfin accompagnée pour demander des compensations et des aménagements, malheureusement, comme en témoigne sa maman, le centre des examens n’a pas considéré que les retentissements de son handicap étaient suffisants pour lui accorder les aménagements dont elle a besoin :

« L’établissement et l’équipe pédagogique se rendent compte des grandes difficultés d’Anissa pour la prise de note, dans la compréhension de certaines choses, et dans la mémorisation de ses cours.

En septembre 2022, la MDPH avait notifié une aide technique : un ordinateur. Ce dernier ne lui a jamais été octroyé par les services de l’éducation nationale, sous prétexte que notre fille n’était pas prioritaire, alors qu’elle passe son BAC. Quelle drôle de paradoxe !

Pour les aménagements aux examens, nous avons donc demandé un secrétaire scripteur. Courant décembre 2022, le rectorat répond négativement et c’est la douche froide, Anissa n’y aura pas droit ! »

Nous pourrions citer beaucoup d’autres exemples et expliquer tous les recours fait en accord avec les familles, mais nous souhaitons terminer sur une note positive : le rectorat de Lyon a enfin donné son accord pour l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance vocale. Après les recours nombreux, laborieux, épuisants et sans succès des familles, la FFDys est intervenue auprès de toutes les instantes en charge de l’école inclusive et auprès des politiques. Finalement le Rectorat de Lyon  en appliquant strictement ce qui est prévu dans le décret et la circulaire sur les  aménagements aux examens du 4-12-2020, a sans doute compris que l’argument de « surcompensation », utilisé pour justifier son refus suite au recours fait par la famille (cf. article FFDys du 3 mai), ne pouvait pas s’appliquer pour les élèves Dys…..

La Fédération Française des Dys met tout en œuvre pour que ces situations qui déclenchent de profondes souffrances et un stress supplémentaire injustifié chez les  élèves  Dys soient résolues avant les examens. En effet, tout doit être mis en œuvre, dans une société inclusive, pour que ces jeunes aient un accès  équitable aux épreuves pour qu’ils puissent montrer, comme les autres, leurs savoirs et leurs compétences lors des prochains examens.