Participation de la FFDys à un séminaire européen à Munich 19-21 Octobre 2018
Les intervenants français au séminaire de l’European Dyslexia Association à Munich : José Puig, Vincent Lochmann Caroline Huron
Pendant deux jours, les chercheurs venus de toute l’Europe et des États-Unis ont présenté les derniers travaux sur la dyslexie et autres troubles des apprentissages lors du séminaire de l’European Dyslexia Association (EDA) à Munich.
Des contributions très diverses avec des conclusions dans toutes sortes de domaines très variés. Ainsi le local de l’étape, le Professeur de l’Institut de psychiatrie Max Planck de Munich déçoit en indiquant que la recherche en génétique ne permet toujours pas de cibler précisément une origine génétique de la dyslexie. Elle étonne, et déçoit un peu aussi, la chercheuse de l’Université de Modène Micaela Camia en montrant qu’en Italie les inégalités en fonction de l’origine sociale des parents sont grandes. Entre le Nord (riche) et le sud (pauvre) les parents n’ont pas les mêmes reconnaissances. Des inégalités que les participants confirment avoir constater dans leurs pays respectifs.
Ne pas se focaliser seulement sur ce que les enfants DYS ne peuvent pas faire.
Venu d’Oxford, le Professeur Charles Hulme rappelle que les neurosciences n’expliquent pas tout et qu’il est utile de les replacer au sein des sciences cognitives avec d’autres disciplines. Le britannique Arnold Wilkins explique (en s’appuyant sur les maths) que le confort de lecture est déterminant pour rendre un lecteur efficace, mais que chacun doit pouvoir adapter ses propres critères. Il insiste néanmoins pour dire que l’espacement entre les lettres, entre les mots et entre les lignes est un des critères les plus important pour la rapidité de lecture et la performance des lecteurs. Chacun devant pouvoir adapter le texte en fonction de son confort à lui.
La Professeure américaine Fumiko Hoeft suscite l’enthousiasme de l’assistance avec une présentation sur des travaux sur les enfants dyslexiques et en rappelant qu’ils ont aussi des talents. En les mettant en avant, explique la chercheuse de l’Université de Californie, on permet la mise en place de stratégies de compensation et on facilite la résilience. Elle sera suivie en ce sens par la belge Anny Cooremann (Université de Louvain) qui développe également des stratégies d’apprentissage afin de renforcer l’estime de soi.
La chercheuse américaine (Université de Californie) Fulmiko Hoeft
Dyslexiques, dyspraxiques, tout est lié
Chiara Banfi de l’Université de Graz (Autriche) explique le lien entre difficultés de langage et troubles de la lecture, rappelant ainsi que les troubles d’apprentissages (trouble du langage oral, du langage écrit, de la coordination du geste) sont intrinsèquement liés. Caroline Huron de l’Inserm (France) poursuivra dans la même veine en expliquant que la dyspraxie entraine des difficultés de lecture. Elle montre en outre comment ses travaux l’ont amenée à passer « du laboratoire à la salle de classe ».
Enfin en conclusion, le Directeur de l’INSHEA, l’Institut universitaire français spécialisé sur le handicap a dressé un portrait du handicap en Europe. José Puig qui, est également membre du bureau de l’agence européenne pour l’éducation inclusive a mis en évidence clairement que lorsque les européens parle de handicap à l’école, on ne parlait pas de la même chose selon que l’on soit à Paris à Stockholm ou à Lisbonne !
Les participants à ce séminaire de l’EDA étaient tous des spécialistes du sujet et ont grandement contribué aux réflexions de l’association européenne. Issus de 24 états européens différents, ils sont repartis dans leur pays avec du grain à moudre.
Le séminaire 2019 de l’EDA aura lieu du 27 au 29 septembre à Vaxjö en Suède.